Patrick GROSPERRIN
06/10/15 LA MALTRAITANCE : l’agressivité comme traitement
10/11/15 LA MALVEILLANCE : syndrome du bouc émissaire
08/12/15 LE STRESS PERSECUTIF : l’hostilité arbitraire
12/01/16 LES ABUS : la jouissance dans la tromperie
09/02/16 LA PERVERSITE : confusion jouissance souffrance
08/03/16 LES DENIS : les refus de réalités inacceptables
12/04/16 LA MYTHOMANIE DESTRUCTRICE : croyance dans la mort remède
10/05/16 L’EMPRISE MENTALE : les manipulations du désespoir
06/10/15 LES SOUFFRANCES généralités, définitions, clarifications
10/11/15 LES SOUFFRANCES CORPORELLES ET PHYSIQUES
08/12/15 LES SOUFFRANCES PSYCHIQUES
12/01/16 LES SOUFFRANCES RELATIONNELLES
09/02/16 LES SOUFFRANCES AU COURS DU DEVELOPPEMENT PSYCHOLOGIQUE
08/03/16 LES SOUFFRANCES TRAUMATIQUES
12/04/16 LES SOUFFRANCES LIEES AU STRESS
10/05/16 LES SOUFFRANCES SOCIALES ET SOCIETALES
RESUME DU CYCLE DE CONFERENCES SUR LES SOUFFRANCES
La souffrance se distingue de la douleur, en ce sens que cette dernière a pour origine une sensation corporelle désagréable.
La souffrance en elle-même est déjà une tension, un ressenti pénible et durable. Elle peut se définir de manière générique comme un affect déplaisant qui a une origine et une cause clairement identifiables.
Au-delà de la souffrance ordinaire qui est consentie par tout un chacun quand des sacrifices momentanés sont nécessaires, la souffrance conceptualisée dans ce propos a plusieurs caractéristiques à savoir, d’être insupportable, de se prolonger et d’être inévitable.
Si le degré de tolérance à la souffrance est variable selon les personnes, elle devient véritablement nocive quand elle envahit durablement et pleinement l’existence sans toutefois correspondre à un tableau clinique spécifique.
Elle est nocive quand elle ne permet plus au mode de satisfaction ordinaire d’être fonctionnel. Elle génère alors une double spirale : la première se constitue à partir de la diffusion du malaise personnel sur l’entourage ayant pour conséquence une dégradation du mode de vie, des relations et des actions communes. La deuxième s’édifie sur le choc en retour de la première spirale. La détérioration de l’existence accroit le malaise personnel dont les répercussions sont des perturbations de la vie mentale. Ces dernières sont variables selon les personnes.
Comment se dégager de cette double spirale sans sombrer dans les excès de la passivité ou de l’agressivité, voire de l’addiction ?
Il n’y a pas de proposition miracle ou standardisée toute prête. C’est un travail spécifique et adapté à mettre en œuvre. Ce sont des solutions à élaborer au cas par cas et sur mesure.
Trois grands axes sont toutefois à prendre en considération :
-Sur le plan psychique, il y nécessité de se faire aider en ayant recours à un dialogue réconfortant.
-Dans le secteur des relations des activités, il apparait important de reprendre l’initiative en faisant des choix simples, vivifiants et plaisants.
-Au regard des origines ou causes de la souffrance, il ne faut pas hésiter à s’engager dans des changements salutaires.
RESUME DU CYCLE DE CONFERENCES SUR LES MAL-ETRE
Dans le premier cycle de conférences portant sur les souffrances et proposé à l’Université Populaire de Montauban, il y était question de ces ressentis très pénibles, insupportables et durables dans lesquels il semble quasiment impossible de se soustraire. Ces souffrances ont été examinées selon leurs natures, leurs origines, leurs dynamiques évolutives, leurs conséquences et leurs traitements.
Dans le second cycle de conférences ayant pour thématique les mal-être, il a été discuté des difficultés psychologiques et relationnelles envahissantes que des êtres humains, les nocifs, imposent à d’autres êtres humains, les victimes. Les mal-être ont cette caractéristique d’évoluer en générant des spirales dont les issues sont très souvent fatales pour les victimes. La seconde caractéristique est que les façons de faire nocives mises en acte par les agresseurs sont présentées et explicitées comme des remèdes dont auraient besoin les victimes.
Dans la maltraitance, une relation est mise en œuvre dans laquelle la victime est supposée avoir la faculté de satisfaire toutes les demandes du maltraitant. Mais ce dernier, au lieu d’admettre ses propres insuffisances et sa dépendance, transforme ses incapacités en insatisfaction dont la victime devient responsable. La victime mérite alors toutes les violences qui lui sont faites, car si le maltraitant lui attribue la faculté de le satisfaire, il lui reproche dans le même temps, et en permanence de ne pas savoir le faire. C’est la spirale infernale dans laquelle la victime se trouve enfermée.
Dans la malveillance, les victimes ne sont pas en soi, sources directes d’insatisfaction par le médisant. Celui-ci les considère comme accaparant des façons de se satisfaire dont il ne bénéficierait pas, par exclusion. Il les positionne donc comme responsables.
Dans le stress persécutif, il y a un déni dans lequel les désirs d’agression du persécuteur ne sont pas reconnus comme étant les siens, mais projetés et posés sur des victimes, qui elles, sont totalement étrangères à ces désirs d’agressions, mais transformées en agresseurs.
Dans les abus, il y a également un déni, à savoir que le désir de jouissance par imposture est considéré comme le désir de la victime auquel répondrait l’abuseur. Les châtiments et les violences exercés sur les victimes sont alors présentés comme mérités.
Dans la perversité, il y a un déni des limites et des différences que ces limites induisent. Il y a alors une recherche permanente à obtenir des satisfactions en empruntant des voies insolites, allant jusqu’à une confusion entre jouissance et souffrance, cette dernière pouvant être même considérée comme la forme la plus élevée de la jouissance.
Dans le déni psychique, forme très archaïque de défense face à la réalité inacceptable, il y a une substitution partielle ou totale, temporaire ou permanente de la réalité qui est remplacée par des productions imaginaires. Celles-ci ont valeur de vérité pour celui qui est dans le déni.
Dans la mythomanie, il y a une façon d’être qui consiste à faire des récits issus de l’imaginaire mais transmis avec force de conviction comme étant la réalité. Cette tendance psychique est pour l’essentiel involontaire et inconsciente.
Dans l’emprise mentale, il y a une volonté absolue de domination qui s’exerce par manipulation ou la victime est dépossédée de toute autonomie. L’objectif de l’emprise mentale est de soumettre totalement la victime aux désirs exclusifs de l’oppresseur. C’est la forme la plus évoluée de la mise en esclavage mental.
Toutes ces formes de mal-être produisent des spirales infernales de destruction. En sont victimes des personnes qui ne demandaient surtout pas ce dans quoi elles vont être emportées. Ces façons de faire nocives nécessitent d’être repérées, identifiées, et analysées afin que chacun élabore des parades salutaires. En ce qui concerne ces pratiques néfastes, il faut toutefois préciser que nombre d’entre elles, qui ne sont pas toujours du domaine psychiatrique, mériteraient des poursuites judiciaires, même si leurs auteurs se dissimulent derrière des apparences irréprochables.